DU COURAGE ET DE L’ESPOIR

Les parrainages, ou la carte de la France du courage et de l’espoir

Dans deux jours, la bataille des parrainages sera terminée. Nous faisons le dernier effort pour parvenir à les réunir. Je veux garder l’espoir de l’emporter, parce qu’en politique espérer est un devoir et une force. Le devoir de se projeter dans un avenir meilleur que la politique veut contribuer à construire, et la force de lever les obstacles.

L’espoir appelle et rencontre l’espoir. Et en effet, les élus qui m’ont d’ores et déjà parrainé appartiennent à ces territoires qui ont besoin d’espérer : un tiers d’élus des collectivités d’Outre-mer, un tiers d’élus des banlieues, un tiers d’élus de la France rurale. France lointaine, France en difficulté, France oubliée.

Je suis fier d’être soutenu dans ma démarche sinon dans mes idées – car le parrainage, rappelons-le, n’est pas partisan, il est civique – par ces femmes et ces hommes pour qui, dans les difficultés qu’ils connaissent tous les jours, la démocratie est porteuse de solutions, et la République, un bien commun, une discipline collective, la référence à des valeurs de sympathie qui nous soudent.

Ils ne font rien d’autre que d’appeler à un débat de premier tour riche, varié, sincère. Ils ne font rien d ‘autre, en me parrainant, que de considérer que la réflexion sur l’avenir de notre pays est un trésor politique collectif. Ils font preuve de leur courage, de leur capacité à braver le verrouillage des grands partis. Ce premier tour sera, ou ne sera pas, celui où la souveraineté populaire aura, ou n’aura pas, été prise au sérieux par la classe politique. Ce premier tour sera, ou ne sera pas, voué à la résolution des problèmes réels.

Le premier tour pourrait être privé de pensée, privé d’idées, mais perclus d’images, et gavé de mises en scène médiatiques. Je sais bien que pour les cyniques, il vaut mieux que les Français applaudissent à un spectacle plutôt qu’ils ne réfléchissent à la véritable dimension de la crise que nous traversons, et aux solutions possibles.

Penser par soi-même, penser en citoyen libre comporte des risques qu’il vaut mieux ne pas courir, disent les faibles et les cyniques. Au vote, il faudrait substituer l’applaudimètre en fin de spectacle.

Mieux vaudrait le « show » que la démocratie. Ceux qui soutiennent ma démarche savent que je veux, dans ce premier tour, déchirer le rideau de la scène, et dire aux Français que la crise que nous traversons est une mutation profonde de notre société et du monde, que nous ne nous en tirerons pas avec des demi-mesures. Mais que nous devons, dans un large rassemblement, tout refonder.

Ceux qui me soutiennent ont compris que le réel risquait de déserter le premier tour. Au nom de l’intérêt général que je veux mettre au cœur de mon discours et de mes actes, je les en remercie.


Villepin 2012